La juge d’instruction Sophie CLEMENT, chargée d’enquêter sur la mort du juge Bernard BORREL, a convoqué le Président djiboutien, actuellement en déplacement officiel en France, pour l’entendre en qualité de témoin.
Le Ministère des affaires étrangères, sans même attendre la réponse de l’intéressé, a fait savoir que l’immunité diplomatique empêchait un juge d’instruction d’auditionner un chef d’Etat étranger. De même, le Ministère de la justice s’est empressé de rappeler au juge d’instruction les règles tatillonnes qui président à l’audition d’un chef d’Etat étranger.
Ces communiqués , outre qu’ils semblent vouloir poser les autorités françaises en véritables porte-parole de M. Ismaïl OMAR GUELLEH, confirment une logique d’entrave à la manifestation de la vérité au bénéfice de la sacro-sainte raison d’Etat.
Le Syndicat de la magistrature s’indigne du double langage permanent des autorités françaises, tantôt faussement bienveillant vis-à-vis du combat pour la vérité mené sans relâche par Elisabeth BORREL, tantôt - et le plus souvent - impitoyable vis-à-vis de l’enquête, pourtant conduite avec célérité et courage par la juge d’instruction.
Aussi, le Syndicat de la magistrature attend-il du Président de la République française, (actuel et futur) un engagement fort pour que la justice ne soit plus l’objet d’obstacles incessants dans cette affaire.